lundi 21 octobre 2024

P.2024.10.21. Sanda Voïca - présence au vernissage : Véronique Sablery - exposition ETATS DAMES, Abbaye aux Dames, Caen

 Véronique Sablery - ETATS DAMES

Exposition à Caen, à l'Abbaye aux Dames,

Salle Malherbe,

entre 17 octobre - 1 décembre 2024.


Conférence prévue le 12 novembre 2024, à 17 h 30

 à l'Abbaye aux Dames.





Quelques photos du vernissage :

 

Photo par C.S. :


 

Photos par moi-même :




 


Un "8 pages" a été créé et imprimé pour cette occasion :

 

 









dimanche 20 octobre 2024

P.2024.10.20.Sanda Voïca - deux poèmes de "L'ère de santé", choisis et publiés le 16 et le 17 octobre 2024 par Tristan Hordé sur son Blog, "Littérature de partout",

 Le choix de deux poèmes et leur publication sur son Blog, "Littérature de partout",

par Tristan Hordé

de mon livre, "L'ère de santé".

 

Le premier, publié le 15 octobre 2024 : 

 http://litteraturedepartout.hautetfort.com/archive/2024/10/15/sanda-voica-l-ere-de-sante-6518771.html


 


S’auto-prier

 

L’index

appuyé sur mes lèvres

humides vibrantes

est sans pourquoi :

sous l’explosion de joie

il s’en-chair-e

encore plus.

 

Frotter le corps,

frotter la tombe 

avec le même tissu

— rideau en dentelle —

jusqu’au blanc.

 

Une couleur

en profondeur

en hauteur

jusqu’au trou blanc :

l’harmonie a été dite.

 

                        Dimanche, le 1 mai 2022

 

Sanda Voïca, L’ère de santé, Atelier rue

du soleil, 2024, p. 1.

 

Le deuxième, publié le 16 octobre 2024 :

 http://litteraturedepartout.hautetfort.com/archive/2024/10/16/sanda-voica-l-ere-de-sante-6518998.html

 



 

                                            👀

 

« Élaboration des poèmes » : je lis et j’entends :

labourer — la terre des mots,

des planches irrégulières de mon potager

ou des mottes de terre :

la même chose.

Mais qui laboure encore aujourd’hui ?

Et si oui — la Terre est vaste ! —

Quelle terre ?

Que labourer autre que la terre et les propos ?

Gros sillon

l’autre jour

que ma joie

voire la jouissance

a infligé/induit au monde

— à l’intermondes — !

Sillon large, charnel,

chair jaune et lumineuse,

palpitante,

plaie rendue d’un plaisir reçu.

 

Sillon où glisser,

avancer ou pas.

Marcher

dans mon extase.

                       (sans date)

Sanda Voïca, L’ère de santé,

Atelier rue du soleil, 2024, p. 35.

 

Les autres publications me concernant

sur le même site : 

http://litteraturedepartout.hautetfort.com/apps/search/?s=sanda+vo%C3%AFca


P.2024.10.20. Sanda Voïca - "L'ère de santé" : note de lecture par Tristan Hordé publié le 16 octobre 2024 sur Sitaudis

Quand je ne m'attendais plus à de nouvelles lectures de mon livre, en voilà une, 

de la part de Tristan Hordé, 

qui me dit, encore une fois, devant mon étonnement, voire joie : 

"je n'écris que sur les livres que j'aime".

Grande reconnaissance.

Plané, volé, chanté, dansé toute la journée...

 Jamais à l'abri de très bonnes nouvelles.



 https://www.sitaudis.fr/Parutions/sanda-voica-l-ere-de-sante-1729056203.php

 

 



Bis repetita :


Et en word :

 

Sanda Voïca, L’ère de santé par Tristan Hordé




Sanda Voïca, L’ère de santé

Beaucoup de poèmes aujourd’hui ont pour contenu les faits de la vie de l’auteur / l’auteure, les petits ou grands désagréments, les petits ou grands plaisirs, parfois aussi les changements du ciel, des arbres, de la ville. Cette écriture du contenu des jours suppose que le lecteur sera comme devant un miroir — ce que je vis tu le reconnaîtras comme tien. Rien de moins sûr. Les trente-cinq poèmes de Sanda Voïca, en vers non comptés et non rimés, quelques-uns en strophes, explorent un peu ce qui n’est généralement pas dit, des sentiments et des gestes intimes. Ils sont numérotés et une date suit le dernier vers, l’essentiel écrit en mai 2022, quelques-uns en juin (l’un écrit les 5 et 7 juin), le dernier sans date. La concentration sur une période relativement brève explique l’unité de l’ensemble, mais aussi la récurrence des thèmes.

Pour l’individu, le désir est toujours présent, toujours renaissant et gouverne la manière de vivre parce qu’il est en accord avec « le monde en marche ». Il est à l’origine de la métamorphose constitutive de la personne, au point que le patronyme lui-même change, et Voïca devient « VoYca : Voÿca ». L’auteure se donne explicitement présente dans le "je", forgeant un adjectif à partir de son nom (« pensées (…) voïciennes »). Avec le masque mis à mal du "je", elle est constamment en recherche d’elle-même, avec son corps et avec les mots. Le premier poème rapporte une scène de masturbation, mais le geste qui la provoque est immédiatement associé à la mort de quelqu’un, « Frotte le corps / frotte la tombe », et ce lien, répété, semble acquis dans le dernier vers : « l’harmonie a été dite ». Le motif est repris en lien avec la nature ; c’est l’image de l’épanouissement des nuages, qui fleurissent, celle de l’étendue des nuances colorées, et enfin la disparition des limites du corps devenu « sans contours » dans la jouissance. Jouissance universelle, et la connaît aussi celui qui, dans les traditions religieuses, est supposé créateur de tout, Dieu, qui « rempli de testicules (…) jouit en (comme) une femme ».

Les dessins de l’auteure et ceux de maîtres sont regardés pour ce qu’ils ont d’apaisant, ils rassurent comme espaces qui excluent d’autres regards, comme sont rassurantes les activités qui comblent les jours. Elle éprouve un sentiment analogue devant les icônes, l’église étant un lieu à part, hors lieu comme dans la maison les combles, habituellement non habitables. Il y a une balance constante entre ce qui connote la vie — le corps jouissant, le nombre 1, la terre — et ce qui évoque la mort ou le retrait — la tombe, l’icône, le zéro. Cependant, le côté de la vie l’emporte avec les équivalences corps/terre et langue/terre (« la terre des mots »). Corps et esprit ne font qu’un (« mon cerveau-ventre »), c’est pourquoi écriture et dessin participent à la jouissance, le "je" entier vivant dans toute activité « l’extase qui fait bouger l’univers », littéralement (ex-tasis) ce qui fait sortir de soi et s’exprime alors ce qui était ignoré auparavant.

Pour Sanda Voïca, les mots et le monde sont équivalents ; sans les mots le monde n’existerait pas, ils ne permettent pas seulement les échanges, ils donnent vie à la personne (« Je nais de ces mots »), disent la présence comme ils disent la fin (« les mots diront la nuit »). Sans doute y a-t-il souvent dans ces poèmes les traces d’une douleur que seule la joie de l’amour peut laisser au second plan ; l’amour et les mots qui le disent sont toujours une approbation de ce qui est, ils forment pour Sanda Voïca l’espace même de la vie, effaçant tout ce qui l’encombre. Il y a quelque chose de revigorant dans cette manière de Journal où l’amour est maître des mots, donc des jours. 

Le commentaire de sitaudis.fr

Atelier rue du soleil, 2024
40 p.
12 €

 

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 https://www.sitaudis.fr/recherche.php?rech=sanda+vo%C3%AFca